J'ai le plaisir de vous annoncer la naissance de mon nouveau blog. Rendez-vous sur :
http://letourdefrancedemesenvies.blogspot.fr/
A bientôt pour de nouvelles aventures !
Sirène du Danube
Journal de voyage sur l'Eurovélo 6
mercredi 19 novembre 2014
jeudi 23 octobre 2014
Des nouvelles du futur
L'auteur de ces lignes est bien handicapée en ce moment : son Mac, son alter ego, a rendu l'âme ! Mais toutes les mesures sont prises pour remédier à la situation au plus vite. Dans un prochain article, les premières infos sur le projet 2015. Merci de votre fidélité ! A bientôt !
dimanche 13 juillet 2014
Le film, enfin !
Et voici mes pérégrinations sur pellicule, avec l'aide de mes conseillers techniques Bernard, Anne et Noémie. Bonne séance de cinéma !
Sirène du Danube from CHANTAL HUOT on Vimeo.
Sirène du Danube from CHANTAL HUOT on Vimeo.
lundi 2 décembre 2013
mercredi 27 novembre 2013
Reportage télé
Florent et Chloé ont eu la bonne idée de mettre sur Dailymotion le reportage de l'été dernier sur l'Eurovélo 6 (ce qui m'a permis de le regarder enfin !)
Aïe mamma, j'ai encore plus le blues !
http://www.dailymotion.com/ video/x1712z ... ges_travel
Aïe mamma, j'ai encore plus le blues !
http://www.dailymotion.com/
vendredi 1 novembre 2013
Petites (et néanmoins pénétrantes) considérations sur le voyage
Sur une digue, quelque part en Hongrie |
C'est très émouvant de mettre le point final à un tel projet. J'ai mis du temps à commencer cet article, et encore plus à le finir. Il faut bien l'admettre, le voyage physique est terminé, même si le petit vélo dans la tête roule toujours.
Il y a les conclusions provisoires - celles d'aujourd'hui, et celles qui prendront des mois ou des années à se faire jour.
Mais d'ores et déjà, je peux affirmer, au risque de paraître présomptueuse, que je suis très fière de ce que j'ai réalisé, autant dans la préparation du projet que dans sa réalisation.
Je n'étais pas une cycliste aguerrie, j'étais débutante dans le camping, et surtout, je n'avais aucun matériel ni aucune idée de ce qu'il convenait de se procurer. Mais rien n'est impossible à qui a un rêve impérieux. Internet était là pour m'apporter (presque) toutes les réponses. Il suffisait de chercher.
Lorsque les zéros du budget ont commencé à s'accumuler, j'ai compris que la recherche de fonds allait être une partie importante de mon travail pendant les 6 mois de préparation.
Alors, j'ai tiré dans toutes les directions : création d'un blog décrivant le projet, mise en location de ma maison pendant l'été, présentation du projet à mes connaissances et à ma famille, ainsi qu'à de possibles sponsors, ventes de plantes de mon jardin dans les vide-grenier, vente sur leboncoin d'objets devenus inutiles ou encombrants, resserrement de mon train de vie, emprunt, travaux d'isolation donnant droit à un bonus énergie.
Vous avez répondu "présent" par votre participation financière et vos encouragements, et quelques sponsors se sont manifestés. C'est grâce à vous tous que j'ai pu acheter le vélo et la remorque et donner vie à ce rêve.
D'aucuns se sont étonnés de mon énergie, de ma résistance, de mon courage. Moi, je n'étais pas étonnée, car je voyais toutes ces qualités se construire jour après jour, mon énergie décuplée par les conquêtes quotidiennes, ma conviction partagée peu à peu par mes amis et ma famille, ma peur initiale de l'inconnu céder la place à une confiance basée sur la connaissance.
Je savais que j'avais 2000 km de chemins balisés devant moi pour me préparer à la deuxième partie du parcours, celle qui est beaucoup moins empruntée, celle dont les rares voyageurs rapportent des histoires propres à vous décourager.
Je savais aussi par l'expérience de Compostelle que la première semaine est un vrai défi aux courbatures, à la fatigue et à la motivation. Mais quand on croit qu'on ne peut plus, on peut encore, il suffit d'un beau paysage, d'un sourire, d'un camping accueillant, d'un message sur son téléphone, d'une bonne bière fraîche, d'une douche, et la vie reprend des couleurs, on sait qu'on pourra repartir demain, qu'on sera même impatient d'aller voir plus loin.
Comme dans la vie quotidienne, les bons et les mauvais moments se succèdent, mais en accéléré. Il n'y a pas une journée pourrie qui ne se soit pas terminée par une rencontre ou un hébergement compensateurs. Pendant ces 80 jours, j'ai été comme un petit enfant qu'on promène en poussette et qui s'émerveille d'un nuage, d'une fleur, d'un chien qui passe. Tout avait les couleurs d'une première fois.
Si je suis partie pour voir en vrai les superbes photos du livre de Michel Bonduelle et me prouver que j'étais capable de cet effort de longue haleine, le plus beau cadeau de ce voyage aura été la découverte d'une liberté et d'une inventivité inconnues dans la vie dite normale.
Certes, j'avais des contraintes d'espace et de temps, mais, me les étant données à moi-même, elles ne me pesaient pas. Je voulais rentrer avant l'automne et pour cela, il fallait me limiter à l'Eurovélo sans faire de digression. A l'intérieur de ces limites, les choix étaient infinis : je m'arrête ici pour déjeuner ou j'attends un plus joli coin au bord du fleuve ? je finis mes gourdes maintenant ou je les fais durer ? je fais le trajet d'un seul coup ou je le fractionne ? je mange un sandwich ou je socialise dans une auberge ? camping, chambre ou hôtel ? Ville ou campagne ? Tant de choix à chaque instant donnent le vertige.
Quand les choix sont devenus plus rares et les étapes incontournables en avançant vers l'est, j'étais déjà devenue une ascète de la piste et (presque) plus rien ne me dérangeait. J'étais tendue vers la Mer Noire, ma vie était réduite à ce but et je trouvais mon accomplissement quotidien à pédaler à l'infini en saluant aimablement tous les Roumains que je croisais.
Une des grandes différences entre ce voyage et celui de Compostelle il y a 20 ans, outre le mode de locomotion et le but recherché, a été l'existence d'un moyen de communication à portée de main au quotidien. Finis le carnet de moleskine, la cabine téléphonique et les photos argentiques qu'on découvre au retour. Je pouvais raconter en direct - avec des photos - mes aventures et mes émotions, et guetter vos réactions. Un jeu de ping-pong stimulant, qui donnait du peps à mon voyage tout en vous faisant voyager par procuration.
On ne rentre pas indemne d'une telle expérience. Remettre les pieds dans ses pantoufles est juste impossible. Je passe tout au crible de mon aventure et me demande de quoi sera faite ma vie dorénavant. La seule chose certaine, c'est qu'elle ne sera plus la même.
lundi 21 octobre 2013
Bilans en tous genres
Sécurité
Sur la route, en Europe de l'Est, la sécurité est souvent limite lorsqu'il s'agit de se faire doubler. Le cycliste est quantité négligeable, qu'il n'est pas nécessaire de signaler avec un clignotant. La voiture d'en face anticipe le croisement à trois en serrant sa droite et tout le monde passe de front, situation terrifiante quand il s'agit d'un (ou deux) poids lourds qui n'estiment pas nécessaire de ralentir. Ces routes n'étaient pas autorisées aux cyclistes, mais ils sont tolérés vu l'état déplorable des autres routes.
Du côté des humains et contrairement aux prédictions de mauvais augure, à aucun moment je ne me suis sentie en situation de danger. Sauf à l'entrée d'un camping où un client s'est intéressé de près à mon statut de voyageuse solo. Il m'a suffi de quitter les lieux sous le premier prétexte (aller retirer du liquide) pour régler le problème. Et découvrir par la même occasion la merveilleuse "maison Romarin". Quand on voyage seul(e), il faut être vigilant à chaque instant pour ne pas se faire surprendre par une situation difficile à déchiffrer. Pas question donc de faire des étapes éreintantes, arriver en forme est impératif, ne serait-ce que pour ne pas accepter n'importe quel tarif d'hébergement (ce qui m'a plusieurs fois permis de négocier le prix affiché, même en sachant pertinemment que je n'irais pas plus loin).
Pas de vol, pas de viol... mais pas de camping sauvage non plus. Et quand je devais laisser l'attelage, c'était toujours avec un antivol et dans un endroit animé.
Voyage en solitaire vs voyage à plusieurs
Voyager seule n'a pas été un choix de départ. Aussi, les deux semaines avec Marie-Rose et Nadine sont tombées à pic au tiers et aux deux-tiers du voyage pour me réhumaniser et surtout me donner l'occasion de rire des moments décourageants. Bâle et ses environs, avec Marie-Rose, ont été des épreuves, de même que les "pistes" de Hongrie, qu'il était bon de partager avec Nadine à coups de fous-rires et de bains chauds.
En revanche, le statut de solo offre l'avantage de favoriser les rencontres avec les autres voyageurs/campeurs ou clients. A deux, on a tendance à s'enfermer dans une bulle qui se suffit à elle-même. Seul, on est obligé d'aller vers l'autre.
Rencontres
Tous les prétextes sont bons pour nouer des amitiés sur la route quand on voyage seul.
Au camping de Montjean-sur-Loire, un jeune couple m'a interviewée pendant un long moment sur mon matériel, ma destination, mes conseils de voyage, malgré mes protestations de néophyte.
Avec Tom, sur la route de Beaugency, c'est notre remorque identique qui nous a rapprochés. L'attelage a d'ailleurs beaucoup attiré l'attention tout au long du voyage.
Avec Peter, Ilse et Lola, c'est la petite musique douce jouée à l'harmonica par Ilse qui attirait les voyageurs et favorisait les confidences.
Dirk, c'est l'explosion de mon armature de tente qui nous a amenés à sympathiser à Passau et à nous retrouver à Vienne.
Aigars le Letton roulait moins vite/comme moi ce jour-là parce qu'il était malade.
Avec Knut, c'est quand nous avons découvert que nous couvrions à peu près la même distance quotidienne, lui en rollers et moi avec l'attelage. De plus, les voyageurs de l'Eurovélo se faisaient rarissimes et il fallait se serrer les coudes.
Sans compter toutes les rencontres éphémères mais intenses.
Palmarès personnel
En France, toutes les régions de canaux, de Nevers à l'Alsace, le plus royal étant le canal de Briare. Pour leur verdure, leur sérénité à l'écart de la circulation, la vie des écluses. Et aussi parce qu'ils sont plats et qu'il est impossible de se tromper de route !
En Suisse, Stein-am-Rhein remporte la palme. Un bijou posé sur l'écrin du lac de Constance.
En Allemagne, c'est Passau pour sa situation au confluent de 3 fleuves, son relief, ses églises et son château, son atmosphère très villégiature.
En Autriche, la courbe de Schlögen, spectaculaire et en même temps si secrète et paisible.
En Slovaquie, Bratislava, avec son quartier historique tout pimpant.
En Hongrie, Budapest, gracieuse, colorée.
En Croatie, les cultures de céréales, fruitiers, vignes... et les gens au caractère méditerranéen !
En Serbie, les Portes de Fer, dont le nom n'a rien à voir avec la réalité à couper le souffle.
En Roumanie, le casino de Constanta.
Les journées étaient si chargées que je n'ai jamais fait de détour volontaire pour visiter un endroit/monument. Il ne s'agit donc pas d'un catalogue touristique, mais de ce que j'ai vu sur l'Eurovélo.
Sur la route, en Europe de l'Est, la sécurité est souvent limite lorsqu'il s'agit de se faire doubler. Le cycliste est quantité négligeable, qu'il n'est pas nécessaire de signaler avec un clignotant. La voiture d'en face anticipe le croisement à trois en serrant sa droite et tout le monde passe de front, situation terrifiante quand il s'agit d'un (ou deux) poids lourds qui n'estiment pas nécessaire de ralentir. Ces routes n'étaient pas autorisées aux cyclistes, mais ils sont tolérés vu l'état déplorable des autres routes.
Du côté des humains et contrairement aux prédictions de mauvais augure, à aucun moment je ne me suis sentie en situation de danger. Sauf à l'entrée d'un camping où un client s'est intéressé de près à mon statut de voyageuse solo. Il m'a suffi de quitter les lieux sous le premier prétexte (aller retirer du liquide) pour régler le problème. Et découvrir par la même occasion la merveilleuse "maison Romarin". Quand on voyage seul(e), il faut être vigilant à chaque instant pour ne pas se faire surprendre par une situation difficile à déchiffrer. Pas question donc de faire des étapes éreintantes, arriver en forme est impératif, ne serait-ce que pour ne pas accepter n'importe quel tarif d'hébergement (ce qui m'a plusieurs fois permis de négocier le prix affiché, même en sachant pertinemment que je n'irais pas plus loin).
Pas de vol, pas de viol... mais pas de camping sauvage non plus. Et quand je devais laisser l'attelage, c'était toujours avec un antivol et dans un endroit animé.
Voyage en solitaire vs voyage à plusieurs
Voyager seule n'a pas été un choix de départ. Aussi, les deux semaines avec Marie-Rose et Nadine sont tombées à pic au tiers et aux deux-tiers du voyage pour me réhumaniser et surtout me donner l'occasion de rire des moments décourageants. Bâle et ses environs, avec Marie-Rose, ont été des épreuves, de même que les "pistes" de Hongrie, qu'il était bon de partager avec Nadine à coups de fous-rires et de bains chauds.
En revanche, le statut de solo offre l'avantage de favoriser les rencontres avec les autres voyageurs/campeurs ou clients. A deux, on a tendance à s'enfermer dans une bulle qui se suffit à elle-même. Seul, on est obligé d'aller vers l'autre.
Rencontres
Tous les prétextes sont bons pour nouer des amitiés sur la route quand on voyage seul.
Au camping de Montjean-sur-Loire, un jeune couple m'a interviewée pendant un long moment sur mon matériel, ma destination, mes conseils de voyage, malgré mes protestations de néophyte.
Avec Tom, sur la route de Beaugency, c'est notre remorque identique qui nous a rapprochés. L'attelage a d'ailleurs beaucoup attiré l'attention tout au long du voyage.
Avec Peter, Ilse et Lola, c'est la petite musique douce jouée à l'harmonica par Ilse qui attirait les voyageurs et favorisait les confidences.
Dirk, c'est l'explosion de mon armature de tente qui nous a amenés à sympathiser à Passau et à nous retrouver à Vienne.
Aigars le Letton roulait moins vite/comme moi ce jour-là parce qu'il était malade.
Avec Knut, c'est quand nous avons découvert que nous couvrions à peu près la même distance quotidienne, lui en rollers et moi avec l'attelage. De plus, les voyageurs de l'Eurovélo se faisaient rarissimes et il fallait se serrer les coudes.
Sans compter toutes les rencontres éphémères mais intenses.
Palmarès personnel
En France, toutes les régions de canaux, de Nevers à l'Alsace, le plus royal étant le canal de Briare. Pour leur verdure, leur sérénité à l'écart de la circulation, la vie des écluses. Et aussi parce qu'ils sont plats et qu'il est impossible de se tromper de route !
En Suisse, Stein-am-Rhein remporte la palme. Un bijou posé sur l'écrin du lac de Constance.
En Allemagne, c'est Passau pour sa situation au confluent de 3 fleuves, son relief, ses églises et son château, son atmosphère très villégiature.
En Autriche, la courbe de Schlögen, spectaculaire et en même temps si secrète et paisible.
En Slovaquie, Bratislava, avec son quartier historique tout pimpant.
En Hongrie, Budapest, gracieuse, colorée.
En Croatie, les cultures de céréales, fruitiers, vignes... et les gens au caractère méditerranéen !
En Serbie, les Portes de Fer, dont le nom n'a rien à voir avec la réalité à couper le souffle.
En Roumanie, le casino de Constanta.
Les journées étaient si chargées que je n'ai jamais fait de détour volontaire pour visiter un endroit/monument. Il ne s'agit donc pas d'un catalogue touristique, mais de ce que j'ai vu sur l'Eurovélo.
mercredi 16 octobre 2013
Bilan de santé
Résultat le plus visible de l'entreprise "Mer Noire" : une perte de poids notable de 4,5 kg (malgré la bière quotidienne). Le mammouth est bien dégraissé, il ne reste plus que du muscle, mais sans tablette de chocolat ni biceps ou mollets exorbités. La silhouette reste féminine.
Il faut dire que j'ai appliqué scrupuleusement le principe appris peu avant mon départ dans un article médical : pour ne pas avoir de courbatures, de tendinite, mal aux genoux et autres dégâts physiques réversibles ou non, il ne faut pas fabriquer de toxines (acide lactique), donc produire un effort régulier et modéré, soit un tour de pédale par seconde. A ce rythme proche du moulinage, on peut faire plusieurs dizaines de kilomètres d'affilée sans douleur. Si on pédale plus vite, on se fatigue pour rien, et plus lentement, c'est que l'effort est trop violent et qu'il laissera des traces. Pour cela, j'avais un indicateur précieux : dès que j'appuyais trop sur les pédales, la chaîne se mettait à frotter contre le carter et produisait un bruit qui m'alertait. Hop, changement de vitesse et tout allait mieux... sauf mon poignet et mon bras droits qui ont pas mal souffert de ce mouvement de torsion répété sur 80 jours. Mesdames, insistez jusqu'à ce que le préparateur de votre vélo comprenne que vous n'avez pas la même force dans les bras que lui et qu'il vous livre un changement de vitesse fluide !
Le bronzage de coureur cycliste fait penser aux femmes qui se teignaient les jambes avec du café pendant la guerre pour faire croire à des bas. Sur les bras, je suis condamnée à porter des manches pour un bon bout de temps.
Le short italien s'est finalement révélé acceptable avec la nouvelle selle moins dure.
Les analyses biologiques que j'avais fait faire avant, par sécurité et après, pour comparer, montrent une étonnante stabilité des taux. Le médecin m'a expliqué que l'organisme soumis à un effort intensif fait des réserves. La seule surprise est un déficit en vitamine D. C'était bien la peine de suer sang et eau tout l'été en plein soleil !
Les habitués du sport me comprendront si je dis que le vélo au quotidien est totalement addictif. Autant la première semaine est douloureuse, autant les dix semaines suivantes ont été une routine, un besoin, un frétillement des jambes, sauf après une nuit d'orage sous la tente ou une étape trop longue. Les nuits sont généralement réparatrices et ressemblent à un coma sans rêves. L'aube qui pointe vous fait bondir hors du sommeil par crainte de manquer les heures fraîches du matin (enfin, pas Lola ni Nadine !). Le camping lui aussi est addictif. On se recrée son propre espace chaque jour, toujours le même, on dort en plein air, on entend les cris des oiseaux et des chiens, le murmure des branches. Et surtout on fait des rencontres. Autour de vous, il n'y a que des gens qui vivent la même chose que vous et cela crée des liens très forts. On devient frères en une soirée.
Les lits de gîte ou d'hôtel, s'ils sont bienvenus pour une nuit occasionnelle, se révèlent mortifères à la longue : trop de douceur surprend et amollit le corps et peut conduire à des douleurs fulgurantes, comme au palace de Zimnicea en Roumanie.
En Europe de l'Ouest, j'ai dû sacrifier un peu la nourriture pour tenir le budget (beaucoup de pizzas et de sandwichs). Mais Peter m'a expliqué qu'il fallait bien manger pour produire un effort aussi soutenu. A partir de la Hongrie, le dilemme s'est résolu de lui-même, la vie étant 5 fois moins chère qu'en France : désormais, je pouvais me laisser aller. La nourriture était variée et bonne et les lits tout à fait abordables et accueillants. En Serbie et surtout en Roumanie, je suis passée aux hôtels de luxe, puisqu'il n'en existait pas d'autre sur le trajet, avec une nourriture très correcte.
Et n'oublions pas l'effet magique des bains chauds sur une musculature endolorie, sans parler du moral !
Ah, et j'oubliais : pas une seule maladie, pas même un petit rhume, grâce aux gouttes aux essences ! La douleur fulgurante aux reins, je l'ai muselée grâce à l'arnica 15 CH (merci Louis-Pierre) et au gel à l'arnica qui a immédiatement anesthésié la zone lombaire.
Au total, un bilan très positif. Ma résistance au long cours s'est révélée excellente et qui sait, j'aurais peut-être continué en vélo jusqu'au bout, si j'avais été sûre de pouvoir être secourue en cas de problème.
Il faut dire que j'ai appliqué scrupuleusement le principe appris peu avant mon départ dans un article médical : pour ne pas avoir de courbatures, de tendinite, mal aux genoux et autres dégâts physiques réversibles ou non, il ne faut pas fabriquer de toxines (acide lactique), donc produire un effort régulier et modéré, soit un tour de pédale par seconde. A ce rythme proche du moulinage, on peut faire plusieurs dizaines de kilomètres d'affilée sans douleur. Si on pédale plus vite, on se fatigue pour rien, et plus lentement, c'est que l'effort est trop violent et qu'il laissera des traces. Pour cela, j'avais un indicateur précieux : dès que j'appuyais trop sur les pédales, la chaîne se mettait à frotter contre le carter et produisait un bruit qui m'alertait. Hop, changement de vitesse et tout allait mieux... sauf mon poignet et mon bras droits qui ont pas mal souffert de ce mouvement de torsion répété sur 80 jours. Mesdames, insistez jusqu'à ce que le préparateur de votre vélo comprenne que vous n'avez pas la même force dans les bras que lui et qu'il vous livre un changement de vitesse fluide !
Le bronzage de coureur cycliste fait penser aux femmes qui se teignaient les jambes avec du café pendant la guerre pour faire croire à des bas. Sur les bras, je suis condamnée à porter des manches pour un bon bout de temps.
Le short italien s'est finalement révélé acceptable avec la nouvelle selle moins dure.
Les analyses biologiques que j'avais fait faire avant, par sécurité et après, pour comparer, montrent une étonnante stabilité des taux. Le médecin m'a expliqué que l'organisme soumis à un effort intensif fait des réserves. La seule surprise est un déficit en vitamine D. C'était bien la peine de suer sang et eau tout l'été en plein soleil !
Les habitués du sport me comprendront si je dis que le vélo au quotidien est totalement addictif. Autant la première semaine est douloureuse, autant les dix semaines suivantes ont été une routine, un besoin, un frétillement des jambes, sauf après une nuit d'orage sous la tente ou une étape trop longue. Les nuits sont généralement réparatrices et ressemblent à un coma sans rêves. L'aube qui pointe vous fait bondir hors du sommeil par crainte de manquer les heures fraîches du matin (enfin, pas Lola ni Nadine !). Le camping lui aussi est addictif. On se recrée son propre espace chaque jour, toujours le même, on dort en plein air, on entend les cris des oiseaux et des chiens, le murmure des branches. Et surtout on fait des rencontres. Autour de vous, il n'y a que des gens qui vivent la même chose que vous et cela crée des liens très forts. On devient frères en une soirée.
Les lits de gîte ou d'hôtel, s'ils sont bienvenus pour une nuit occasionnelle, se révèlent mortifères à la longue : trop de douceur surprend et amollit le corps et peut conduire à des douleurs fulgurantes, comme au palace de Zimnicea en Roumanie.
En Europe de l'Ouest, j'ai dû sacrifier un peu la nourriture pour tenir le budget (beaucoup de pizzas et de sandwichs). Mais Peter m'a expliqué qu'il fallait bien manger pour produire un effort aussi soutenu. A partir de la Hongrie, le dilemme s'est résolu de lui-même, la vie étant 5 fois moins chère qu'en France : désormais, je pouvais me laisser aller. La nourriture était variée et bonne et les lits tout à fait abordables et accueillants. En Serbie et surtout en Roumanie, je suis passée aux hôtels de luxe, puisqu'il n'en existait pas d'autre sur le trajet, avec une nourriture très correcte.
Et n'oublions pas l'effet magique des bains chauds sur une musculature endolorie, sans parler du moral !
Ah, et j'oubliais : pas une seule maladie, pas même un petit rhume, grâce aux gouttes aux essences ! La douleur fulgurante aux reins, je l'ai muselée grâce à l'arnica 15 CH (merci Louis-Pierre) et au gel à l'arnica qui a immédiatement anesthésié la zone lombaire.
Au total, un bilan très positif. Ma résistance au long cours s'est révélée excellente et qui sait, j'aurais peut-être continué en vélo jusqu'au bout, si j'avais été sûre de pouvoir être secourue en cas de problème.
Grosse fatigue
Alors que j'étais en super forme à mon retour, il m'est tombé une incroyable chape de plomb et de sommeil sur les épaules. Je dors 10 à 12h par nuit, me traîne jusqu'au déjeuner, tombe dans un trou noir à l'heure de la sieste et me réveille en comptant les heures jusqu'au coucher.
Mais le pire, c'est que mon cerveau est devenu un corps mou, juste au moment où je retrouvais toute ma capacité pianistique sur un clavier normal. Quelle ironie !
Depuis une semaine, je ne fais presque plus de vélo par manque d'intérêt pour l'itinéraire et l'enjeu (revenir à la maison). Sans stimuli, mon cerveau fonctionne au ralenti. La forme physique induit la forme mentale, CQFD.
Bon, pour ne pas vous laisser sur une impression déprimante, voici un petit clin d'oeil de sirène.
Mais le pire, c'est que mon cerveau est devenu un corps mou, juste au moment où je retrouvais toute ma capacité pianistique sur un clavier normal. Quelle ironie !
Quel autre remède que d'écouter la nature ?
Toujours avide de nouvelles aventures, je n'ai pas pris conscience de mon épuisement pendant le voyage. En plus des km avalés chaque jour - ou grâce à eux - mon cerveau tournait à 100 à l'heure, mes yeux essayaient de capter tout ce qu'ils voyaient, ma vigilance ne se relâchait jamais. Je pensais au prochain article que j'allais écrire et à vos réactions, je pensais aussi beaucoup à ma sécurité.Depuis une semaine, je ne fais presque plus de vélo par manque d'intérêt pour l'itinéraire et l'enjeu (revenir à la maison). Sans stimuli, mon cerveau fonctionne au ralenti. La forme physique induit la forme mentale, CQFD.
Bon, pour ne pas vous laisser sur une impression déprimante, voici un petit clin d'oeil de sirène.
jeudi 10 octobre 2013
Article de l'Est républicain
Voici le fameux article paru le 7 août. Je n'ai pas pu conserver la mise en page ni la photo en le copiant sur le blog. Mais je peux vous envoyer l'article intégral par mail sur demande.
Chantal Huot de Saint-Albin compte relier, à vélo, l’Atlantique à la mer Noire
« Si je ne le fais pas maintenant… »
60 KM PAR JOUR, 3.800 au total, soit deux mois et demi de vélo nonstop ou presque, c’est ce que va accomplir Chantal Huot de Saint Albin, Jurassienne installée dans les Landes.
À 65 ans, cette retraitée de l’OMS s’est lancée dans une aventure aussi physique que singulière : relier l’Atlantique à la mer Noire à la force des mollets. Lorsqu’il y a deux ans, sur une aire d’autoroute, Chantal tombe sur le livre de Michel Bonduelle, relatant ce fabuleux trajet « en roue libre », elle est conquise et l’idée ne la quittera plus. Habituée à la marche mais beaucoup moins au pédalier, elle s’équipe et fait l’acquisition d’un Fahrradmanufaktur, solide vélo de randonnée allemand. Son centre de gravité abaissé et fort du système Rohloff qui protège la chaîne et intègre les vitesses au moyeu, l’engin devrait sans problème traverser la dizaine de pays prévus. Partie seule, elle bénéficie pour une semaine de la compagnie de Marie-Rose, ancienne amie de lycée. « Lorsqu’on s’est appelées la dernière fois et qu’elle m’a fait part de son rêve, j’ai décidé de l’accompagner lorsqu’elle sera en Franche-Comté. Le plus fou, c’est que j’avais aussi le livre de M. Bonduelle chez moi ! ». Le départ a été donné le 20 juillet à Saint-Brévin-les-Pins (44), l’arrivée est prévue à Constanta, en Roumanie. Chantal suit l’itinéraire de l’Eurovéloroute 6, une des plus belles d’Europe, qui longe les plus grands fleuves du continent. Les 500 derniers kilomètres sont ceux qu‘elle redoute le plus : « les cyclistes sont coincés entre le ravin et les camions », mais Chantal est sereine et compte s’accrocher à son défi. Côté logistique, elle a tout acheté « ultralight » et dort dans des campings, avec parfois un écart en chambre d’hôtes ou, comme à Cunault (49), dans un hébergement troglodyte. « Je rencontre beaucoup de monde et suis toujours très vite adoptée par les jeunes étonnés de voir une dame de mon âge partager leur passion du grand air », nous apprend-elle. Mais une expérience comme celle-ci a un coût : 8.000 € selon sa prévision budgétaire. Alors Chantal s’est activement lancée dans le sponsoring et a mis ses amis à contribution : elle a récolté 2.300 € par l’intermédiaire d’une tirelire électronique sur le net. Mais la participation la plus inattendue vient certainement de la mairie de Léon (40). En plein dans la réforme des rythmes scolaires, l’école du village devait trouver une activité extra-scolaire pour occuper les enfants une heure par jour. C’est désormais chose faite : Chantal leur fera partager son aventure jour par jour et prépare déjà blog, diaporamas insolites et interviews. Elle envisage même d’établir un partenariat avec une classe d’Europe de l’Est. À son retour, qui s’effectuera en bus direct de Bucarest à Bordeaux, elle projette de préparer un nouveau trajet et, cette fois, c’est le long de l’ancien rideau de fer qu’elle veut pédaler. En attendant, c’est sous un soleil de plomb qu’elle roule vers la mer Noire. Son record de chaleur ? 42°, la semaine dernière, au bord de la Loire. Juste avant d’enfourcher sa monture, Chantal livre son secret pour éviter les courbatures : se contenter d’un tour de roue par seconde. Mélanie TOURNIER. Suivez le parcours de Chantal sur son blog : sirenedudanube.blogspot.fr
Chantal Huot de Saint-Albin compte relier, à vélo, l’Atlantique à la mer Noire
« Si je ne le fais pas maintenant… »
60 KM PAR JOUR, 3.800 au total, soit deux mois et demi de vélo nonstop ou presque, c’est ce que va accomplir Chantal Huot de Saint Albin, Jurassienne installée dans les Landes.
À 65 ans, cette retraitée de l’OMS s’est lancée dans une aventure aussi physique que singulière : relier l’Atlantique à la mer Noire à la force des mollets. Lorsqu’il y a deux ans, sur une aire d’autoroute, Chantal tombe sur le livre de Michel Bonduelle, relatant ce fabuleux trajet « en roue libre », elle est conquise et l’idée ne la quittera plus. Habituée à la marche mais beaucoup moins au pédalier, elle s’équipe et fait l’acquisition d’un Fahrradmanufaktur, solide vélo de randonnée allemand. Son centre de gravité abaissé et fort du système Rohloff qui protège la chaîne et intègre les vitesses au moyeu, l’engin devrait sans problème traverser la dizaine de pays prévus. Partie seule, elle bénéficie pour une semaine de la compagnie de Marie-Rose, ancienne amie de lycée. « Lorsqu’on s’est appelées la dernière fois et qu’elle m’a fait part de son rêve, j’ai décidé de l’accompagner lorsqu’elle sera en Franche-Comté. Le plus fou, c’est que j’avais aussi le livre de M. Bonduelle chez moi ! ». Le départ a été donné le 20 juillet à Saint-Brévin-les-Pins (44), l’arrivée est prévue à Constanta, en Roumanie. Chantal suit l’itinéraire de l’Eurovéloroute 6, une des plus belles d’Europe, qui longe les plus grands fleuves du continent. Les 500 derniers kilomètres sont ceux qu‘elle redoute le plus : « les cyclistes sont coincés entre le ravin et les camions », mais Chantal est sereine et compte s’accrocher à son défi. Côté logistique, elle a tout acheté « ultralight » et dort dans des campings, avec parfois un écart en chambre d’hôtes ou, comme à Cunault (49), dans un hébergement troglodyte. « Je rencontre beaucoup de monde et suis toujours très vite adoptée par les jeunes étonnés de voir une dame de mon âge partager leur passion du grand air », nous apprend-elle. Mais une expérience comme celle-ci a un coût : 8.000 € selon sa prévision budgétaire. Alors Chantal s’est activement lancée dans le sponsoring et a mis ses amis à contribution : elle a récolté 2.300 € par l’intermédiaire d’une tirelire électronique sur le net. Mais la participation la plus inattendue vient certainement de la mairie de Léon (40). En plein dans la réforme des rythmes scolaires, l’école du village devait trouver une activité extra-scolaire pour occuper les enfants une heure par jour. C’est désormais chose faite : Chantal leur fera partager son aventure jour par jour et prépare déjà blog, diaporamas insolites et interviews. Elle envisage même d’établir un partenariat avec une classe d’Europe de l’Est. À son retour, qui s’effectuera en bus direct de Bucarest à Bordeaux, elle projette de préparer un nouveau trajet et, cette fois, c’est le long de l’ancien rideau de fer qu’elle veut pédaler. En attendant, c’est sous un soleil de plomb qu’elle roule vers la mer Noire. Son record de chaleur ? 42°, la semaine dernière, au bord de la Loire. Juste avant d’enfourcher sa monture, Chantal livre son secret pour éviter les courbatures : se contenter d’un tour de roue par seconde. Mélanie TOURNIER. Suivez le parcours de Chantal sur son blog : sirenedudanube.blogspot.fr
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