mercredi 16 octobre 2013

Bilan de santé

Résultat le plus visible de l'entreprise "Mer Noire" : une perte de poids notable de 4,5 kg (malgré la bière quotidienne). Le mammouth est bien dégraissé, il ne reste plus que du muscle, mais sans tablette de chocolat ni biceps ou mollets exorbités. La silhouette reste féminine.
Il faut dire que j'ai appliqué scrupuleusement le principe appris peu avant mon départ dans un article médical : pour ne pas avoir de courbatures, de tendinite, mal aux genoux et autres dégâts physiques réversibles ou non, il ne faut pas fabriquer de toxines (acide lactique), donc produire un effort régulier et modéré, soit un tour de pédale par seconde. A ce rythme proche du moulinage, on peut faire plusieurs dizaines de kilomètres d'affilée sans douleur. Si on pédale plus vite, on se fatigue pour rien, et plus lentement, c'est que l'effort est trop violent et qu'il laissera des traces. Pour cela, j'avais un indicateur précieux : dès que j'appuyais trop sur les pédales, la chaîne se mettait à frotter contre le carter et produisait un bruit qui m'alertait. Hop, changement de vitesse et tout allait mieux... sauf mon poignet et mon bras droits qui ont pas mal souffert de ce mouvement de torsion répété sur 80 jours. Mesdames, insistez jusqu'à ce que le préparateur de votre vélo comprenne que vous n'avez pas la même force dans les bras que lui et qu'il vous livre un changement de vitesse fluide !
Le bronzage de coureur cycliste fait penser aux femmes qui se teignaient les jambes avec du café pendant la guerre pour faire croire à des bas. Sur les bras, je suis condamnée à porter des manches pour un bon bout de temps.


Le short italien s'est finalement révélé acceptable avec la nouvelle selle moins dure.
Les analyses biologiques que j'avais fait faire avant, par sécurité et après, pour comparer, montrent une étonnante stabilité des taux. Le médecin m'a expliqué que l'organisme soumis à un effort intensif fait des réserves. La seule surprise est un déficit en vitamine D. C'était bien la peine de suer sang et eau tout l'été en plein soleil !
Les habitués du sport me comprendront si je dis que le vélo au quotidien est totalement addictif. Autant la première semaine est douloureuse, autant les dix semaines suivantes ont été une routine, un besoin, un frétillement des jambes, sauf après une nuit d'orage sous la tente ou une étape trop longue. Les nuits sont généralement réparatrices et ressemblent à un coma sans rêves. L'aube qui pointe vous fait bondir hors du sommeil par crainte de manquer les heures fraîches du matin (enfin, pas Lola ni Nadine !). Le camping lui aussi est addictif. On se recrée son propre espace chaque jour, toujours le même, on dort en plein air, on entend les cris des oiseaux et des chiens, le murmure des branches. Et surtout on fait des rencontres. Autour de vous, il n'y a que des gens qui vivent la même chose que vous et cela crée des liens très forts. On devient frères en une soirée.
Les lits de gîte ou d'hôtel, s'ils sont bienvenus pour une nuit occasionnelle, se révèlent mortifères à la longue :  trop de douceur surprend et amollit le corps et peut conduire à des douleurs fulgurantes, comme au palace de Zimnicea en Roumanie.
En Europe de l'Ouest, j'ai dû sacrifier un peu la nourriture pour tenir le budget (beaucoup de pizzas et de sandwichs). Mais Peter m'a expliqué qu'il fallait bien manger pour produire un effort aussi soutenu. A partir de la Hongrie, le dilemme s'est résolu de lui-même, la vie étant 5 fois moins chère qu'en France : désormais, je pouvais me laisser aller. La nourriture était variée et bonne et les lits tout à fait abordables et accueillants. En Serbie et surtout en Roumanie, je suis passée aux hôtels de luxe, puisqu'il n'en existait pas d'autre sur le trajet, avec une nourriture très correcte.
Et n'oublions pas l'effet magique des bains chauds sur une musculature endolorie, sans parler du moral !
Ah, et j'oubliais : pas une seule maladie, pas même un petit rhume, grâce aux gouttes aux essences ! La douleur fulgurante aux reins, je l'ai muselée grâce à l'arnica 15 CH (merci Louis-Pierre) et au gel à l'arnica qui a immédiatement anesthésié la zone lombaire.
Au total, un bilan très positif. Ma résistance au long cours s'est révélée excellente et qui sait, j'aurais peut-être continué en vélo jusqu'au bout, si j'avais été sûre de pouvoir être secourue en cas de problème.

3 commentaires:

  1. Quelle santé de ' fer'
    Moral d' acier '
    Ecailles d' argent
    Quelle Sirène !! le Danube n'en n'a jamais accueilli de semblable !
    Il n'empêche qu'elle s'est désaltérée à la ' bière' et non pas à
    " l'eau ferrugineuse "!!
    Si j'ai bien noté, le prochain projet serait de longer 'ex' mur de fer !
    Tu semble bien équipée
    mimis

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    1. Ah, ah, ah ! Il y a une source d'eau ferrugineuse pas loin d'ici et je la trouve imbuvable, comme Bourvil ! La bière est bien meilleure !
      Signé : non pas la Dame de fer, mais la Femme inoxydable...

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  2. il ne faut jamais se décourager et remettre 20fois sur le métier !
    total 1 heure de tapotage ......

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