jeudi 12 septembre 2013

Kalocsa - Dunafalva (Hongrie)

Etape qui tourne court à cause de la pluie. On se croit bien équipé, mais elle finit toujours par se faufiler partout, transforme les cartes en bouillie, les lunettes en masque de plongée, les mains, les cuisses et les pieds en blocs de froid pur. Il est temps de prendre le premier hôtel venu et de faire un usage immodéré de la douche brûlante. Il n'est pas rare d'y rencontrer d'autres cyclistes échoués, qu'on reconnaît à leur air égaré et aux cartes ramollies étalées devant eux.
Dunafalva est un village hongrois de bout du monde. Quelques maisons, 2 débits de bière et c'est tout. Je me crois sauvée quand je vois un panneau annonçant des chambres  à louer en hongrois, anglais et allemand. Oui, sauf que c'est un immense hôtel tout neuf gardé par un vieil homme qui se fait une gloire de ne parler que hongrois, que je suis la seule cliente et qu'il y a une immense salle à manger, mais rien à manger. Je comprends aussi que je vais passer la nuit seule dans cet immense bâtiment, avec pour tout potage, c'est le cas de le dire, des soupes en sachets et des vermicelles chinois. On se croirait dans Shining.
Par chance, j'ai trouvé dans la journée, après 10 jours de recherches, une cartouche de camping-gaz chinoise. Sinon, je n'avais que mes larmes pour diluer la soupe...
L'autre sujet d'angoisse nocturne, c'est qu'il n'y a pas de distributeur d'argent et que je vais devoir payer en euros, qu'ils vont me rendre en forints et que je quitterai la Hongrie demain matin avec une liasse de billets inutilisables.
Mais non, finalement, je n'ai pas rencontré de tueur fou pendant la nuit et les hôteliers n'étaient pas des bandits. Ils m'ont rendu la monnaie en euros.
Mais j'ai appris ma leçon : ne jamais partir sans au moins 2 repas d'avance dans son sac et soigneusement calculer ses retraits d'argent en fonction des frontières. Moi qui croyais naïvement que tous les pays d'Europe utilisaient l'euro ! Les voyages forment la jeunesse...

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire