mardi 12 mars 2013

Portraits (suite)

Brunault, c'est mon ombrageux neveu, avec qui j'ai toujours du plaisir à discuter quand on se rencontre dans les fêtes ou les enterrements. Il va droit au coeur des choses, sans s'embarrasser de fioritures et on a l'impression avec lui de continuer une conversation commencée plusieurs années auparavant.
Brunault me fait remarquer très judicieusement que, les banques étant des rapaces plus ou moins mafieuses, il préfère m'envoyer un chèque plutôt que participer au pot commun.

Que ce soit clair : j'accepte tout : chèque, virement, bas de laine rempli de louis d'or... tout ! En effet, si j'avais choisi le pot commun pour que tout le monde puisse voir monter la cagnotte, j'ai observé quelques réactions d'hésitation. Il y a ceux qui, comme Brunault, ne veulent pas voir détourner un seul centime de leur participation, ceux qui ne veulent pas laisser de trace de leur carte bancaire sur internet, ceux qui ne savent pas se servir de leur carte bancaire sur internet, ceux qui craignent d'être inscrits sur Facebook sans l'avoir voulu, sans compter ceux qui sont lessivés par la crise.

Et soyez certains que je comptabiliserai tout très comptablement. Et si par extraordinaire, il devait y avoir plus que nécessaire, je ne le garderai pas pour moi.

Comme pour confirmer mes propos, voilà que je trouve dans ma boîte aux lettres un chèque et un petit mot de ma condisciple de lycée devenue amie, Marie-Odile Ascher.
Marie-Odile est un exemple unique. De mère au foyer sans histoire, à la suite d'une rencontre extraordinaire, elle est devenue écrivain à la soixantaine ("Pain amer", "Le serment de Maria", un troisième en route), elle est invitée dans les festivals, préside des jurys littéraires. Elle mène maintenant cette nouvelle vie qu'elle continue à considérer comme un petit miracle. Tu es formidable, Marie-Odile !

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