Lipót (Hongrie)

Je galope d'un pays à l'autre comme une gazelle. Normal : c'est une toute petite partie de la Slovaquie que j'ai traversée pour suivre la rive sud du Danube.
Maintenant, me voici en Hongrie profonde, très profonde. Le seul signe que j'ai changé de pays, c'est qu'il n'y a plus de signalisation de l'Eurovélo, ni même de signalisation du tout, d'ailleurs. Alors je montre le prochain village sur la carte à un piéton, qui me montre la direction, et je sors mon mot magique : "Köszönöm !" (Merci). Les visages s'éclairent, on est tous frères...
N'empêche que les étapes deviennent sportives. Le revêtement de la route est un incroyable patchwork de rapiéçages de diverses époques et divers matériaux et toutes les pièces du patchwork sont convexes, ce qui transforme la route en un parcours de VTT très hard. La remorque n'aime pas, mon postérieur et mes épaules non plus. Le corps est brisé menu à ce régime.
Mais la divine Providence veille et nous entrons dans le pays béni des campings thermaux.
J'allais benoîtement m'installer dans un camping basique, quand un cycliste me signale la présence d'un nouveau complexe juste en face, le rêve matérialisé. Camping, piscines et jeux aquatiques de toutes sortes, bains thermaux, bar, restaurant, pelouses en velours tondues en permanence, sanitaires nettoyés itou. Le tout au prix d'un camping basique ailleurs. Ici, le campeur n'est plus un Untermensch, il n'a pas à mendier une prise électrique.
Je me suis offert 2 bains chauds à vous envoyer direct dans les bras de Morphée.
En fait, ce qu'il me faudrait, c'est un bain chaud tous les jours, un soigneur, un masseur, une équipe logistique, un diététicien, un cuisinier, un bon lit, un ordi avec des vraies touches... mais je m'égare, il est temps d'aller me coucher.
A la demande générale de Béatrice, voici la photo de nous trois (Yin, Yang et moi) dans ce lieu idyllique.
Notez que le vélo, la selle et la tige de la remorque sont très pratiques pour faire sécher le linge.