samedi 14 septembre 2013

Batina (Croatie)

Un dernier arrêt en Hongrie, à Mohacs, pour faire des courses (hé, hé, on ne m'y reprendra plus, parole de sirène !) et changer de selle, une solution bien moins onéreuse et plus facile que changer de short. Comment n'y avais-je pas pensé avant ? Ma vie est transformée. Je n'ai plus mal à mes parties charnues avant le milieu de l'après-midi, une amélioration considérable, surtout qu'elles le sont de moins en moins (charnues).
J'aborde la Croatie avec tous les atouts en main. C'est mon premier passage de frontière avec contrôle de passeport. Tout se passe bien, les employés sont très aimables des 2 côtés, on est accueilli par des tas de panneaux colorés de bienvenue en Croatie. Quel changement !
La nature change aussi. On s' éloigné du Danube, le paysage devient riant et vallonné. Au fond, on devine du relief qui fait penser aux premiers contreforts du Jura à Saint-Amour. Je me sens chez moi. J'enfile les villages comme des perles. Les maisons sont bien entretenues, mais ça et là, une maison détruite ou abandonnée est là pour rappeller la guerre civile.
Les côtes sont modérées, des côtelettes, sauf l'arrivée à Batina, une très longue montée suivie d'une descente mortelle sur pavés.
Ce soir, mon logement sera un "lit vert". Depuis que j'ai arrêté le camping à Dunaföldvar (froid ou pluie), je recherche avidemment sur la carte ces hébergements "simples et typiques" qui m'ont permis de découvrir la maison au romarin. Le lit de ce soir se trouve à l'écart de la ville, au bout d'une rangée de maisonnettes de vacances/pêche au bord du Danube. Le fils m'accueille chaleureusement dans un logement pour cyclistes ou pêcheurs. C'est si bon d'avoir un contact avec la population locale ! Il doit rentrer chez lui ce soir mais il m'enverra son père demain matin.
En attendant, je file en "ville" à la recherche du café avec wifi. La Hongrie avait ses bains chauds, la Croatie a ses caffe (sic) bars, providence du voyageur. Au bout d'un village sinistré par la guerre, je découvre, stupéfaite, au bord du Danube, un café tout ce qu'il y a de moderne et accueillant, tenu par un jeune branché musique et wifi. Des amateurs de bière parlant allemand sont installés sur la terrasse au soleil couchant. Encore plus étonnant : ils viennent me parler ! La propriétaire vient même boire un verre à ma table et m'explique qu'elle est allemande et qu'elle a choisi de venir vivre ici parce qu'elle aime cette région. Un Néo-Zélandais d'origine croate me raconte qu'il habite la côte dalmate mais qu'il vient se réfugier ici en été parce qu'il y a trop de touristes là-bas. Il parle de la Serbie, à un jet de pierre de l'autre côté du Danube, et il dit "l'Est". La Croatie fait partie de l'Europe, pas la Serbie. La propriétaire est désolée que je doive partir avant la nuit, elle avait envie de parler et moi aussi !
Le lendemain, j'ai la visite promise du papa, un pêcheur émérite qui parle un allemand impeccable. Quand je m'étonne qu'il y ait autant d'Allemands ici, il m'explique que ce sont des descendants des "Maria-Theresien deutsch", qui ont été incités par Marie-Thérèse à coloniser la région.
Je lui dis que je trouve les Croates accueillants, ouverts et souriants. Il prend un air songeur et me répond que la guerre a fait beaucoup de mal, que les gens se méfient les uns des autres. Je n'ose pas demander si les maisons détruites sont serbes ou croates. Il dit que les Serbes sont des gens comme les autres, que ce sont les dirigeants qui veulent la guerre. L'éternelle histoire des guerres...
Nous nous quittons sur une photo-souvenir et sur un goût de trop peu.
L'endroit aurait été idéal pour une photo de sirène dans le Danube, mais il fait vraimentt trop froid. A propos, que font les sirènes pendant l'hiver ?

3 commentaires:

  1. Et voilà Chantal que je suis devenue accro au feuilleton de vos aventures que je suis comme une version de "Plus Belle la Vie à bicyclette" et (ingrate que je suis) je n'ai plus du tout envie que çà se termine !
    De mon balcon j'ai néanmoins une pensée émue pour vous en voyant des cyclistes se hâter le long de la piste de la rue de la Part Dieu sous la pluie, d'autant que je finis vautrée dans le canapé...
    Bon ! je vais méditer sur l'hivernage des sirènes
    Maintenez le cap !

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  2. Ah ah, trop belle la vie, c'est un feuilleton qui ne se termine jamais, si je ne m'abuse? Sympa pour les copines ! Mais si vous avez autant de plaisir à le lire que moi à l'écrire, alors c'est parfait !
    Ce qu'il y a de bien avec le sport sur canapé, c'est qu'on ne risque pas la tendinite...
    Je garde le cap à l'est, direction la mer noire,
    toute !

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  3. Mon amie Marie-Rose est d'avis que les sirènes en hiver s'occupent de leur descendance. Les vieilles sirènes, oui, mais les jeunes ? Elles mettent un pull pour aller chanter sur les rochers ?

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