dimanche 15 septembre 2013

Osijek - Vukovar (Croatie)

Je quitte mon nid de pêcheurs gonflée à bloc et débite les kilomètres en veux-tu en voilà en direction de Vukovar par Osijek (prononcer Ossiyek).
Osijek est un curieux mélange de ville fortifiée et baroque. Le mélange est réussi. Le centre-ville restauré et coloré, protégé par ses constructions militaires, est animé par la sortie des lycéens qui envahissent en masse les cafés à l'heure où j'arrive. Ils sont très clean et bien élevés, mais ils se poussent du coude en me voyant pousser mon vélo et je crois lire sur leurs lèvres en VO : "T'as vu comme elle est vieille ?"
La fausse bonne idée du jour : gagner du temps et des km en coupant par une nationale marquée comme dangereuse sur la carte. Le déplacement d'air des camions qui me frôlent me fait tanguer sur mon étroite bande de 30 cm. Je dois m'arrêter régulièrement pour reprendre mes esprits et consulter la carte. C'est fou comme les km de l'après-midi sont plus longs que ceux du matin ! A croire que la carte a changé d'échelle... Je me surprends à chanter "It's a long way to the Black Sea-hi,
It's a long way to go..."Ca tient compagnie et ça passe le temps.
D'ailleurs le temps est noir et menaçant,  la banlieue de Vukovar interminable. J'atterris chez des marchands de sommeil dont je ne dirai rien de plus de peur de prendre un coup de sang fatal. C'est un scandale d'abuser ainsi du pauvre voyageur.
Le lendemain, il refait beau et je pars guillerette à l'assaut de Vukovar. Je vois et prends en photo le château d'eau transpercé qui est devenu le symbole de la résistance croate. Et, par un tour de passe-passe que je ne m'explique pas, moi qui ai toujours le plus grand mal à rentrer dans les villes et à en sortir, je me retrouve devant le panneau de sortie sans avoir rien vu de Vukovar ! Mais c'est pas grave, j'ai la photo du château d'eau et je me trouve devant le mémorial de la guerre de Vukovar. D'habitude, j'aime bien méditer dans les cimetières loin de la fureur du monde. Mais ici, ces rangées interminables de tombes d'hommes et de femmes jeunes tous morts en 1991 finissent par donner la nausée.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire