samedi 5 octobre 2013

Grandmas don't cry

Chez Atlassib, c'est la grande désorganisation, en tous cas pour quelqu'un qui ne maîtrise pas le roumain. Tout le monde court dans tous les sens sous la pluie à la recherche de son bus. Je localise la voie sur laquelle doit arriver le bus pour la France. Chaque fois que je demande quand arrive le bus pour la France, on me répond "plus tard". Bon. Entre-temps, un bus pour Gallipolli se range sur "ma" voie. A 5h moins 5, je demande quand etc. Les employés, très énervés me disent de me dépêcher de monter dans le bus marqué Gallipolli, qui va à Sibiu où sont dispatchés les voyageurs selon leur destination. Ah bon, dommage que rien ne soit traduit pour les étrangers.
Mais j'ai très vite l'explication : il n'y a que des Roumains dans tous ces bus. Adieu tous mes beaux rêves de fraternisation avec des voyageurs lointains. Même dans le bus qui va en France, on caquette exclusivement en roumain et je ne découvre qu'à la fin du voyage que certains parlent très bien français. Mon voyage en vélo fait alors le tour du bus et m'attire quelques marques de sympathie. Caramba, j'aurais mieux fait de parler le français depuis le début !
55h c'est comme une éternité quand on est vissé à son siège. Je suis assise à côté d'une grosse dame qui déborde et derrière un homme tellement grand qu'il m'empêche de voir l'écran.
Au programme : radio roumaine jusqu'à la frontière, puis vidéos de danses folkloriques roumaines et enfin un film français sous-titré en roumain dont on a coupé le son. Je n'ai pas de lecture en F/E/A, cela n'existe pas en Roumanie, en Hongrie, en Slovénie ni en Italie, tous les pays que nous traversons.
Quant aux pauses, on a le choix entre faire la queue aux toilettes et faire la queue à l'alimentation. Pas le temps de faire les deux. Je n'ose plus boire. Oublions la douche, faut pas pousser.
Pour tester le chauffeur, je lui demande en français à chaque pause la durée qu'il a annoncée en roumain. Il me répond en français, c'est donc qu'il le fait exprès, le bougre...
Seul réconfort de taille : la découverte de paysages nouveaux par rapport à l'Eurovélo. La Roumanie montagneuse et ses petites villes proprettes (et sa neige !). La Slovénie vallonnée. L'Italie du Nord dont la beauté culmine dans la région de Vintimiglia : petites criques, villages perchés dans la verdure, escarpements à couper le souffle. Toutes ces régions soigneusement évitées en vélo, on se régale à les découvrir en bus. Je rajoute des pays sur ma liste de voyages futurs.




2 commentaires:

  1. quel voyage de rêve...heureusement que tu as fait l'allée avec yin et yong ( trio merveilleux .)
    Mais en plus la pluie à l'air d'être repartie avec toi.
    Tu as pourtant été déjà vissée à ta selle pendant 3800 kms, on aurait pu penser que le bus serait plus agréable !
    Comment as tu abouti à Bordeaux FRANCE en montant dans un bus dir. Gallipolli ??
    Tout cela est extraordinaire et achève curieusement cet exploit plein de découvertes et de surprises que tu nous à fait partager depuis cet été. Tu as encore des tas de choses à nous raconter, miam miam (comme tu le dis !!)
    Où mijote tu de nous embarquer la prochaine fois ??
    Donc suite au prochain numéro. Je redoutais la "clôture du blog " mais ouf tu ne sera pas muette , ça réserve de nouvelles luttes avec l'ordi

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  2. Pour la prochaine fois, j'hésite entre l'ex-rideau de fer et la route 66, un vieux rêve dont je me sens capable maintenant. Je n'ai plus peur des Hells Angels ni des gros camions.

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